Entre géométrie, noir de fumée et papillons de nuit (2014) pointe la sphère de la géométrie comme discipline mentale et y confronte ce que veut bien montrer une lampe en verre noirci à la bougie. Les particules de carbone qui n’ont pas tenu par elles-mêmes, et qui laissent passer la lumière, sont disposées de manière si aléatoire qu’elles semblent jouer les étoiles comme on joue un personnage dans une pièce de théatre.
Exposée en 2015 dans l’espace de la citerne de la Villa Medicis, un papillon de nuit s’y est perdu et y a laissé des traces dans le noir de fumée. Ces traces font aujourd’hui partie de la pièce.
Entre géométrie, pyrite et vol de mouches (2014)
Un dodécaèdre - un des solides platoniciens - auquel manquent deux faces, est parcouru de minéraux de Pyrite et de découpes de papier en forme de mouches. Il y a donc une agglomération d’un système géométrique élémentaire, d’un système de formation minérale, et d’insectes volants.
La question du cadre se pose, on pourrait aussi parler d’échelles, en confrontant un élément de l’ordre de l’idée mathématique, un élément se situant sur l’échelle des temps géologiques et un élément d’une temporalité plus courte.
Dans cette mise en forme de la perception, le solide platonicien rencontre son pendant, la Pyrite. Cette rencontre propose deux expériences mentales de pensée de dimensions distinctes. Le solide platonicien est une potentialité d’une dimension géométrique absolue et idéale, la Pyrite elle, existe dans une réalité concrète, en appelant à l’esprit la géométrie, avec les écarts que cela entraîne.
Entre géométrie, Pyrite et vol de mouches propose un regard à travers une fenêtre qui met en évidence différents aspects d’une même réalité, une réalité qui est concrète et mentale à la fois, une réalité qui est l’agglomération de subjectivités distinctes et cohabitantes. Cet oeil qui tend vers une perception universelle est aussi un oeil du temps. Ici cet oeil montre une suspension autant temporelle que hiérarchique, un point de vue qui ingère des points de vue distincts. La suspension temporelle tient au fait qu’on voit simultanément des agents de temporalités aussi distinctes que l’insecte et le minéral, la suspension hiérarchique repose sur une cohabitation de ces sphères distinctes sans qu’aucune d’elle soit mise au centre.
Et de ce point de vue il n’y a justement pas d’assignation, pas de cadre.